Résumé :
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L'auteur examine le statut du deuil en tant que pilier d'une adaptation saine et relie cette capacité individuelle au contexte du grand groupe ou de la société.
Cela introduit le concept de mélancolie sociale, une société qui a exclu le deuil et interprète ses pertes et ses désillusions à travers le prisme de la conspiration et de la trahison. Ce « négatif du deuil », son effacement de la conscience et sa mise hors-la-loi dans le discours national, est examiné sous l'angle de ses effets corrosifs, qui polarisent la société et la rapprochent de la mentalité de guerre. En s'appuyant sur les exemples de la Russie et du Rwanda, l'auteur montre comment les sociétés qui excluent le deuil peuvent régresser dans la mélancolie sociale en essayant de récupérer un destin ou un idéal illusoires perdus. La capacité à faire le deuil est la voie de la justice sociale, alors que le refus du deuil engendre la paranoïa et la soif permanente de vengeance, ce qui est une formule pour des conflits interminables et même pour la guerre.
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