Résumé :
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Quel destin des liens fraternels lors de la disparition d’un membre de la famille ? Dans le cadre d’une recherche qualitative, cette question est explorée à travers une étude de cas portant sur le vécu singulier de la perte d’un membre de la fratrie suite à une disparition forcée, et ce, lorsque le proche vit en exil. Les analyses permettent de mettre en évidence combien la distance géographique est désignée par le proche comme atténuant le vécu de la perte tout en maintenant le disparu vivant psychiquement, mais aussi comme un frein aux démarches de recherche. Dans un contexte de perte de repères comme l’exil, les liens de filiation se voient fragilisés. Des tensions au sein des liens fraternels ainsi que des sentiments de culpabilité se manifestent dans le cas présenté. Afin de pallier le manque d’étayage dans son groupe familial et fraternel, le sujet investit ici davantage ses liens affiliatifs. L’ampleur des répercussions subjectives et groupales de ce crime continu mériterait d’être davantage mis en lumière.
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