Résumé :
|
La douleur chronique peut constituer une trace des liens avec l’objet et se présente ainsi comme une tentative de régulation de ces liens. Par sa fonction d’affect inconscient, elle constitue un processus qui tente de fixer le traumatisme. La douleur impose ainsi un retrait du Moi, et permet donc au sujet de préserver son sentiment d’existence face à des objets incorporés qui ne laisseraient pas de place à des possibilités de subjectivation. En même temps, c’est seulement après la survenue des crises algiques, à des moments clés du suivi, qu’une partie du Moi perdu de la personne paraît revenir. Dans ce sens, l’incarcération de l’ombre de l’objet par la douleur met en retrait une partie du sujet : le repérage des signifiants formels au cours du suivi du patient permet d’identifier la relation avec l’objet incorporé et de dégager le patient de l’ombre de cet objet incorporé.
|