Abstract:
|
L’hymne au nouveau du discours social convoque à réexaminer ce que l’on appelle le « neuf », en sondant le signifiant. L’« air du temps » accrédite des mots-schibboleth à la mode, « pont aux ânes », tant l’idéologie a besoin d’une rhétorique pour « imaginariser » le réel. L’examen de ces notions new-look – pervers narcissique, burnout, résilience, border line, troubles bipolaires, etc. – permet d’en analyser le caractère descriptif qui, loin d’expliquer, bloque l’interrogation sur la prise du sujet dans son conflit. D’une part, cela permet de diagnostiquer une indigence métapsychologique de ces notions. D’autre part, une cartographie de ces mots a pour utilité de repérer les points névralgiques du « malaise dans la culture », tout en en produisant l’obturation, ce qui en assure le confort et le succès. Du même coup, la notion d’une « subjectivité de l’époque », introduite par Lacan comme formant l’horizon de l’acte analytique, permet de réaffirmer l’importance pour la psychanalyse d’être à l’horizon de son temps en ce sens fondamentalement opposé aux ritournelles idéologiques et en le démarquant du bien nommé « air du temps » auquel la psychanalyse est en position de résistance au nom du sujet divisé par le sexuel.
|