Résumé :
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De quels projets, portés par quels acteurs, est issue la création des classes de perfectionnement pour enfants arriérés, en France, en 1909 ? Comment s'est déroulé le processus politique qui conduit à cette création ? Quel rôle ont joué Binet et Simon ? Quelle place occupe la notion de débilité mentale, telle qu'ils la conçoivent, dans le cheminement des notions et des institutions concernant les enfants anormaux ? L'ouvrage remet en question certaines idées traditionnelement reçues parmi les professionnels de l'éducation spécialisée comme parmi les chercheurs, ainsi que certains aspects des thèses élaborées par la critique sociologique de gauche, après 1968. Les classes de perfectionnement ne sont pas le fruit d'un désarroi de l'école et des maîtres, confrontés - à la suite de l'obligation scolaire- à un afflux d'enfants difficiles appartenant aux milieux les plus démunis. Les conflits observés alors autour de l'enfance anormale ne se réduisent pas à la simple opposition entre médecins aliénistes et psychologues ou psychopédagogues. La création des classes de perfectionnement n'a pas été un projet unanimement porté par la bourgeoisie au pouvoir, encore moins par l'ensemble des classes dominantes. A partir des données recueillies, l'ouvrage s'interroge : quelle lecture, aujourd'hui, de l'histoire de l'éducation spécialisée ? Quelle critique de cette éducation et de la psychométrie de l'intelligence ? Comment comprendre la construction, en France et à l'étranger, de schémas historiques biaisés ?
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