Resumen:
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L'émergence des maladies chroniques en Afrique pose le problème du rapport à long terme aux médicaments, et les professionnels de santé craignent la lassitude des patients. Une étude qualitative menée à Dakar auprès de 48 personnes prenant des antirétroviraux depuis plus de dix ans s'est intéressée à leurs perceptions et leurs expériences, sous l'angle des temporalités. Ses résultats montrent la coexistence de deux registres temporels: les antirétroviraux en général font toujours l'objet de représentations persistantes très positives, abondées par la confiance envers les soignants et la notion de progression dans l'efficacité des traitements grâce à la recherche. Plus précisément, le rapport à chaque médicament antirétroviral est inscrit dans une progression (phase d'adaptation, phase de croisière, phase de saturation ou résistance) et sa perception est entachée par la connaissance d'effets indésirables associés. Ces représentations semblent propres aux antirétroviraux, inscrits dans une histoire sociale et politique, et appellent des analyses comparatives à propos d'autres traitements.
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