Résumé :
|
Ce travail rappelle combien Bowlby fut d’abord un pédagogue et un clinicien, attaché à comprendre les racines de la psychopathologie de l’enfant et de la construction de la personnalité à partir des relations familiales. Ainsi il a toujours regretté que la recherche quantitative sur l’attachement ait pris le pas sur les applications cliniques et thérapeutiques. La recherche a été favorisée dans le champ de l’attachement par le succès de la situation étrange d’Ainsworth, relayé par celui de l’Adult Attachement Interview (AAI) de Mary Main. Bowlby propose un modèle alternatif à celui de la pulsion, basé sur l’observation des effets de la séparation précoce et de la carence de soins, avec la séquence qu’il doit à Robertson -protestation, retrait, détachement- et qui organise pour Bowlby l’essentiel de la psychopathologie liée à l’expérience interpersonnelle. Dans cette perspective, l’attachement devient ainsi le mode privilégié de régulation de la peur. L’attachement est donc activé et désactivé en fonction du contexte. Attachement et exploration sont incompatibles, là où attachement et caregiving sont totalement symétriques et étroitement intriqués, ayant évolué en semble. Ces paradigmes nous suffisent pour une théorie de la thérapie interpersonnelle de l’adulte, dans laquelle l’alliance de travail à partir de la base de sécurité que devient la relation au thérapeute permet une réévaluation des défenses mises en jeu pendant l’enfance.
|