Résumé :
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Cet ouvrage s'articule avec le désir d'appréhender le vécu de l'alcoolique à travers son langage, tant est rare cette parole abondante dans l'ivresse, qui se tarit dans l'abstinence. Par une analyse psycho-linguistique les auteurs constatent que la structure de l'énoncé du sujet réputé éthylique se singularise par un style pro-verbial, aliénation du locuteur dans le bruit parasitaire de l'autre, marque signifiante du non fonctionnement du sujet d'énonciation dont la parole se coince dans l'action ou le stéréotype. Inversion de la structure classique où le sujet parle de l'autre, l'éthylique "est parlé", aliénation de sa parole au langage du monde qu'il perçoit abstrait. Quand cesse la prolifération de ces paroles forcloses, le sujet se tait et — ou — se révolte. Drame d'un être qui se perd dans ce qu'il énonce. Réduit à l'état de signe il laisse à l'autre le soin de lui accorder une valeur sémantique. Dramatisation d'une identité dont l'absence se masque tantôt par la révolte tantôt par la soumission. L'accès à la parole s'origine au sein de l'angoisse d'existence d'un groupe thérapeutique.
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