Résumé :
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Jacqueline de Romilly traite ici de la Grèce, mais en fonction d'un problème qui est bien actuel en notre temps, à savoir la violence. Celle-ci nous menace de toute part ; elle sévissait déjà dans le monde antique ; mais il se trouve que les auteurs grecs, et surtout les auteurs athéniens, n'ont pas cessé de s'élever contre elle de toutes leurs forces, pour la refuser et la condamner. Contre elle, ils ont découvert et défendu un idéal de justice, de douceur, de solidarité humaine. Ils l'ont fait même dans des domaines où la violence semblait devoir régner en maîtresse ; c'est le cas de ce genre si grec qu'est la tragédie ; c'est aussi le cas de ces récits mythiques où les dieux montrent parfois tant de cruauté ou d'injustice. Ce sont ces divers témoignages anciens qui nous sont ici présentés avec tout le relief qu'ils prennent à un moment qui est celui de leur premier surgissement. Après deux chapitres centrés sur la Grèce, Jacqueline de Romilly esquisse une comparaison entre les formes prises par la violence de notre temps et dans l'Athènes du Ve siècle ; et elle recherche dans l'esprit grec les éléments qui pouvaient soutenir et encourager ces plaidoyers contre la violence. Les témoignages ainsi groupés sont saisissants : on peut espérer qu'à la faveur de ce détour vers l'Antiquité, on pourra redonner quelque vie à ces valeurs si nécessaires, que la Grèce avait mises en lumière, et que nous avons peut-être un peu trop oubliées aujourd'hui.
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