Resumen:
|
En 1972, dans un texte précurseur où il s’étonnait que la crise écologique préoccupe aussi peu ses concitoyens, le psychanalyste américain Harold Searles, inversant le sens dans lequel est habituellement comprise la rivalité œdipienne entre enfants et parents, accordait une place essentielle à l’envie. Il avançait que les parents peuvent entretenir à l’égard de leurs descendants une envie féroce, et les vivre comme des rivaux risquant de les priver de ce qu’ils détiennent – leur mode de vie, leurs privilèges, leurs petits plaisirs, leur pouvoir –, de devenir « rois » à leur place, de les tuer symboliquement. Il se demandait si cette envie n’était pas à l’origine de l’incapacité de ses contemporains à se soucier de l’avenir des générations à venir, voire d’un désir, inconscient et particulièrement tabou, de saboter leurs conditions de vie futures. Cinquante ans après, cette hypothèse reste plus que jamais d’actualité…
|