Résumé :
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Le jeune enfant qui contemple d’un regard envieux son frère de lait constitue la scène de la naissance au péché dans le livre I des Confessions (vers 397-401) de Saint Augustin. Cette scène rejoue la scène du péché originel, lorsque Adam et Ève se complaisent dans l’admiration de leur image, renvoyée par l’autre, et deviennent sujets de la libido. Lecteur attentif de Saint Augustin, Lacan a su s’appuyer sur les découvertes cliniques de Melanie Klein pour repérer dans cette scène les éléments caractéristiques de l’envie, cette étape, essentielle pour chacun, qui permet d’entrer dans la subjectivité et le langage. De plus, la comparaison de deux traductions, l’une de Robert Arnauld d’Andilly (1671), et l’autre de Patrice Cambronne (1998), met en relief la dialectique logique de l’envie, pour rendre compte du cheminement de l’envie vers la jalousie, à partir de l’objet a. Chateaubriand, qui s’approprie une écriture mémorialiste, inspirée de Saint Augustin depuis la Fronde, transforme son envie de cadet d’une vieille famille aristocratique, en la jalousie de l’écrivain Chateaubriand, qui prend, outre-tombe, la place de l’héritier légitime.
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