Résumé :
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Cet article décrit la thérapie d’un enfant de 5 ans qui a duré deux ans et demi. La thérapie a été interrompue à cause de circonstances extérieures. Le patient a été vu trois fois par semaine. Les auteurs sont, respectivement, le superviseur et la psychothérapeute, qui a pris en charge la thérapie. Au début, le garçon était plongé dans un monde chaotique ; il semblait extrêmement persécuté par des sensations et des sentiments fragmentés et dérangeants, dont il essayait de se protéger, soit en tapant sa tête, soit en ayant recours à des défenses de type autistique. Son monde intérieur semblait désorganisé et caractérisé par un clivage défectueux entre bons et mauvais objets. Ses liens étaient faibles et fragiles ; sa dépendance, caractérisée par une qualité dévorante. Au fur et à mesure que le processus thérapeutique s’est développé, ces caractéristiques parurent provoquées plus par des circonstances externes que par une destructivité interne de l’enfant. Le monde externe de l’enfant était en effet plein de confusion à cause des conflits très intenses entre ses parents, qui étaient séparés et à la tendance de la mère à identifier son fils à son ex-mari et à charger la relation entre le fils et le père avec des soupçons et des accusations. Graduellement, toutefois, l’enfant a internalisé les fonctions d’un objet contenant, qui réunissait des caractéristiques soit maternelles, soit paternelles, capables d’accueillir et de métaboliser des sensations et ressentis, mais aussi d’introduire de l’ordre et de mettre des limites. Cet objet apparaissait doué à la fois de réceptivité, de fermeté et de solidité. Le patient est retombé souvent dans un monde miné par des sentiment primitifs et par des liens -K, mais son développement a toujours pu reprendre, grâce aussi à sa capacité croissante à faire un usage imaginatif du langage symbolique. Le processus de réparation de la fonction paternelle a pu se poursuivre et un couple créatif a pu s’instituer dans son monde intérieur et extérieur.
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