Résumé :
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L’incestualité est destructrice et psychotisante, mais on peut penser une incestualité « ordinaire », utile à la croissance, cela aussi bien dans le développement d’un enfant que dans les mesures défensives face à des contextes traumatiques. Racamier a développé la conception d’un « antœdipe tempéré », d’une « séduction narcissique ouverte ». Sur ce modèle, on peut considérer l’existence d’un « incestuel tempéré » dans le développement ordinaire. L’incestualité se retrouve dans les figures de la symbiose, état nécessaire à l’instauration du lien primaire. Là se situe l’incestuel « ordinaire ». La symbiose est aussi une mesure défensive dans les situations de rencontre traumatique avec un handicap ou une psychopathologie précoce chez un enfant. L’incestualité qui la connote est alors également une mesure défensive de survie, de suture des liens. La tyrannie, qui présente les mêmes caractéristiques que la perversion narcissique, est inévitablement présente chez le bébé, sous une forme « ordinaire ». Par ailleurs, la tyrannie d’un enfant peut être une forme de traitement de – ou de résistance à – l’incestualité subie. Là encore, le lien tyrannique, avec l’incestualité qui lui est propre, a une fonction défensive de survie, de maintien des liens menacés par des expériences traumatiques.
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