Résumé :
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Destin pulsionnel « le plus rare et le plus parfait », la sublimation réalise un domptage de l’intensité pulsionnelle tout en en préservant la tension psychiquement vivifiante. À défaut que ce don ait pu provenir de l’Autre, les solutions sublimatoires octroient au sujet un « crédit de subjectivation », grâce à l’instauration d’un dialogue imaginaire avec ses doubles. Pour y réussir, deux modalités sublimatoires sont susceptibles de s’exprimer à l’adolescence : la première, dite performative, autorisée par les activités artistiques, donne accès à une forme d’expression qui préserve au maximum le plaisir de faire ; la seconde, dite idéative, impliquée dans l’investigation scientifique et l’activité intellectuelle, repose quant à elle sur le plaisir de pensée. En restant au plus proche du directement pulsionnel, la sublimation artistique conquiert aux yeux de Freud un statut électif et privilégié, puisqu’elle favorise des possibilités d’autoaffectation de soi par soi via la symbolisation primaire.
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