Résumé :
|
A contrario du travail de subjectivation qui incombe à tout sujet et qui suppose de lier Éros et Thanatos, le processus génocidaire participe d’une nouvelle configuration de ces deux pulsions qui relâche les liens et projette la destructivité sur l’extérieur dans le but de retrouver les éprouvés primaires vécus par le nourrisson dans les premiers temps de sa vie. Pour ce faire, les individus s’agglutinent au groupe pris dans le discours totalitaire qui anesthésie par son univocité la possibilité d’accéder à sa subjectivité et barre la possibilité de faire le pas de côté nécessaire afin d’éviter l’engloutissement dans l’idéologie dictatoriale. L’autre est alors transformé par le discours ambiant en masse anonyme et dangereuse, facile à éliminer, car aucune identification n’est possible. Le groupe génocidaire se remanie alors en masse dans le sens d’un agglutinement, d’une agglomération. L’extermination prend place dans le cru du réel afin de procéder à la réalisation de ce fantasme des origines.
|