Résumé :
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À partir de rencontres cliniques avec des patients ayant fait de très graves tentatives de suicide dans le contexte de séparation ou de mort de la personne aimée, le présent texte propose de réfléchir à différents types de travail psychique qui s’engagent face à la perte de l’objet et qui représentent des productions psychiques originales, prenant une place à part dans le continuum dessiné par Freud entre le deuil et la mélancolie. Trois ans d’observations cliniques et de travail nous amènent vers l’hypothèse selon laquelle la gravité du geste suicidaire des patients n’est pas forcément en lien avec la perte actuelle mais souvent liée à une autre perte plus ancienne que ces patients ont vécue sans parfois l’identifier en tant que telle, dans certains cas avec une dimension transgénérationnelle. À travers un réseau de souvenirs réapparus dans le transfert, ces anciennes pertes semblent donner un sens nouveau aux pertes actuelles et ouvrent un champ pour un travail élaboratif permettant de penser, rêver, associer et accéder aux conflits identificatoires inaccessibles jusqu’à présent.
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