Résumé :
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Nous nous proposons de discuter les apports des épreuves projectives dans l’étude de la transmission du trauma à partir de notre travail de recherche autour de la transmission du vécu de guerre chez des Libanais en France. Les rencontres avec les familles se sont effectuées en deux temps : d’abord des entretiens semi-directifs avec les parents, analysés de manière transversale avec la méthode qualitative phénoménologique (IPA), ensuite des entretiens avec les enfants nés en France, précédés d’une passation d’épreuves projectives (Rorschach et TAT). Les épreuves projectives ont permis d’explorer entre autres, les interactions précoces et les relations d’objets qui peuvent être affectées par un vécu parental passé dans un contexte de violence. Nos résultats vont dans le sens d’identifications prudentes, voire ambivalentes aux imagos parentales et aux premiers objets d’amour. Ils révèlent également une perception de la relation qui paraît menaçante. Par ailleurs, la situation projective suscite une mobilisation de défenses accrue, notamment en lien avec le contrôle. Mais par moment, ces défenses semblent mises à mal, dévoilant un défaut de pare-excitation. Ce que nous relevons surtout, ce sont des résonances entre le discours parental et certaines réponses dans les épreuves projectives, notamment à certaines planches du TAT. L’analyse des mouvements transféro/contre-transférentiels au moment de la passation et de l’interprétation a été également un point central du travail et a permis un approfondissement de notre travail.
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