Resumen:
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Manuela Utrilla Robles (1935-2022), psychiatre formée à Madrid et à Genève, a été psychanalyste d’adultes et d’adolescents et spécialiste de l’analyse des groupes. Ancienne présidente de l’Association psychanalytique de Madrid, elle fut également représentante de l’Europe au sein du conseil de l’Association psychanalytique internationale et membre du conseil exécutif de la Société européenne pour psychanalyse de l’enfant et de l’adolescent. Autant de responsabilités institutionnelles qui, alliées à une grande ouverture d’esprit et à une bonne dose de courage, lui ont sans doute permis de nous offrir ce petit chef-d’œuvre sur le fanatisme dans la psychanalyse, à savoir ces situations d’idéalisation-soumission qui empoisonnent parfois la vie des groupes. En annonçant d’emblée que «toute ressemblance avec des personnes réelles est purement fortuite», elle décrit une petite société analytique imaginaire où une collègue renommée et reconnue par ses grandes capacités intellectuelles se trouve propulsée à la tête de l’institution, avant de se révéler comme un être manipulateur, séducteur et assoiffé de pouvoir ; le terrorisme intellectuel des chefs petits ou grands et la servilité du groupe lui auraient permis de régner sur plusieurs générations d’analystes… Dans sa quête des racines du phénomène, Manuela Utrilla Robles relit Freud, Melanie Klein, Winnicott et Fain, mais aussi des philosophes et des écrivains tels que Plotin, Russell, Morin, Neruda, Montaigne ou Zweig. Le cas d’école qu’elle imagine dans son essai montre qu’il suffit de peu, et parfois d’une seule personne, pour mettre à mal une institution psychanalytique tout entière.
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