Résumé :
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Cet article se propose d’éclairer la signification subjective spécifique que revêt la dépendance pour des sujets âgés confrontés à la nécessité de recourir à des tiers au quotidien pour assurer la poursuite de la vie. Pour certains d’entre eux, la perte d’objets d’étayage – le corps au plus haut point – qui étaient largement dépositaires d’une part psychique de soi, d’un narcissisme déjà fragilisé par le vieillissement, actualise avec force les angoisses de perte et de passivité, contre lesquelles sont susceptibles de s’ériger des défenses drastiques, parmi lesquelles figure la projection. À partir d’une illustration clinique issue d’une rencontre de recherche impliquant notamment la passation du Rorschach et du TAT, nous examinons la place et la fonction du mécanisme de projection dans l’économie psychique du sujet et étendons ensuite ces résultats à l’analyse des ressorts de la projection dans la fabrication du « bien vieillir » sur la scène sociale.
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