Résumé :
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Si le langage structure la pensée, le silence a une part fondatrice dans la plénitude de la parole ; le silence participe à la construction psychique du sujet mais il peut aussi devenir une entrave, un frein à l’identité narrative. Ainsi, le secret familial, l’amnésie, le silence, le non-dit, correspondent à l’énigme de la naissance de l’enfant adopté, à son histoire originelle. L’affiliation filiative à l’œuvre dans l’adoption peut se concevoir comme l’exigence d’un travail psychique nécessaire aux transmissions et aux héritages générationnels afin de permettre à chacun la construction de sa propre identité, l’élaboration de sa subjectivité et de son destin. Nous aborderons la question du silence dans sa dimension organisatrice mais aussi bouleversante – quelle part prend le silence dans le développement psychique de l’individu et son corollaire sur la transmission inter- et trans-générationnelle ? Si la parole est fondatrice et fait surgir le visible en le dévoilant, le silence se réduit-il à ce qui n’est pas ou ne peut pas être, pris dans les filets de la négation ? Nous étayerons notre propos à partir du contexte de l’adoption, plus particulièrement des consultations de dossier ; processus « révélateur », parfois réparateur sur les origines et l’histoire familiale.
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