Résumé :
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À travers des références historiques, nous analysons la catégorie de la drogue comme celle qui décrit des objets modernes produits dans un dispositif lié à la logique de la médecine biopathologique. Dans ce sens, ce dispositif contient des tensions sociales, politiques et économiques qui ont fait des drogues des objets à la fois fascinants et répulsifs pour les sociétés modernes. Dans la clinique des toxicomanies, ces tensions sont présentes dans la manière particulière dont les toxicomanes établissent une relation avec ces objets. Dans cette discussion entre psychanalyse et études sociales, est fait référence à la question de l’objet « Lathouse » dans le dernier enseignement de Lacan et à la notion foucaldienne du dispositif, reprise par Agamben. Nos références cliniques sont tirées d’une recherche élaborée auprès d’usagers de drogues, accueillis dans trois espaces d’attention médico-psychosocial dans le sud de la France. Nous avons mené une recherche qualitative à partir des entretiens semi-structurés et une observation de terrain pendant un an. Analysant les données obtenues à partir de l’analyse du discours dans une perspective psychanalytique, nous étudions l’interaction entre le fonctionnement psychique et les influences des discours sociaux qui sont à l’origine des formes de transfert mises en place par ces personnes dans le champ de l’accompagnement psychosocial. Nous formulons des propositions critiques à l’encontre de modèles traditionnellement ancrés dans des perspectives biopathologiques.
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