Résumé :
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Beckett remet en question certains des piliers de la littérature en portant les mots au seuil de leur signification et en interrogeant son essence comme ses possibilités. Il fait apparaître alors une réalité autre, différente des mots, mais qui n’existerait pas sans les mots. Cette réalité amène à réfléchir au rythme, forme de la temporalité et du mouvement. Pour Freud, le rythme correspond à la face qualitative du principe du plaisir. Il peut aussi être décelé par l’alternance entre la continuité et la discontinuité ainsi qu’entre la liaison et la déliaison. Chez le personnage principal de Pas moi se présentent des traces d’une venue au monde bouleversante que les différentes modalités de rythme tentent de rendre acceptable. Le dialogue régulier entre le bourdon et les rayons berce le dénouement éphémère du récit à travers lequel le personnage trouve des mots et des larmes pour irriguer son âme desséchée par l’absence d’amour.
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