Résumé :
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Beckett a subi l’hainamoration maternelle, et toute son œuvre est habitée par ses effets et les tentatives de s’en déprendre. Ce long discours, adressé à sa mère et à Bion, écrit sous l’exigence de sa voix intérieure, décrit au plus près les ténèbres terrifiantes qui l’habitent. Cette œuvre cohérente et courageuse nous apprend beaucoup sur les effets de l’hainamoration maternelle, et nous aide à mieux comprendre et aider nos patients. Cet article ne vise pas à analyser Beckett, mais à lire-écouter son discours, sans prendre appui sur les éléments biographiques, hormis l’hainamoration, en y circulant en tous sens pour y repérer les éléments significatifs et insistants – l’exclusion, le doute, le corps désorganisé, le temps figé, l’aliénation, la mort d’origine, la mère, la femme, la paternité, les mots, la carapace, l’enfermement, etc. – et leur éventuelle évolution. Le discours inconscient en effet ne suit pas une chronologie linéaire.
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