Resumen:
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L’auteur relève l’association faite par Freud entre une certaine forme de haine et le collectif à partir de la notion de « narcissisme des petites différences ». Il se propose d’en suivre les termes pour tenter une articulation métapsychologique en appui sur une expérience de groupe analytique d’enfants et des exemples de la littérature. La nature des liens sociaux permet de dégager la spécificité d’un fraternel antœdipien. Elle ouvre à une relecture du mythe de la horde dans laquelle l’union fraternelle prend valeur de temps auto ou de double retournement collectif, constitutif d’un moi groupal, négativant le père. Freud y considère une période « sans père » contemporaine d’une redistribution topique, plaçant la différence des générations au cœur des premiers clivages bon/mauvais, dedans/dehors, moi/non-moi. La figure primitive du Nebenmensch, tout à la fois « seule puissance qui aide », « le premier objet de satisfaction », et « le premier objet hostile » se décondense. Le parent endosse la puissance ou démesure porteuse de l’idéal, et dégage l’alter ego fraternel, narcissiquement peu différent, d’un excédent de pulsions hostiles, renforçant sa fonction réfléchissante du moi naissant plutôt que s’en faisant le ravisseur.
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