Résumé :
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Gestes brutaux : trauma, destruction et formes de maladie mentale
L'écrivain tchèque Milan Kundera a maintes fois raconté une expérience remontant à ses premières années sous un régime autoritaire. Il s'agit du souvenir d'un fantasme brutal de viol où viennent s'entremêler libido et destruction. A partir de ce souvenir et du récit qu'en a fait l'écrivain, l'auteur de cet article présente deux formes de maladies mentales (par activation et par passivation) qu'il met en relation avec le modèle élaboré par A. Green pour penser les états dépressifs à travers la passivation. La première forme de maladie mentale, par activation, est le résultat d'un mode de défense contre l'angoisse, exagérément abouti. La deuxième forme, par passivation, est une réaction paradoxale à la douleur face à des états psychiques mortifères. Arguant du fait que cette deuxième forme de maladie mentale est fréquemment retrouvée chez des individus au cours de périodes de changement politique, l'auteur considère que l'intrication des pulsions destructrices et libidinales, quand bien même elle générerait des fantasmes ou des gestes violents, peut se révéler une tentative occasionnelle de défense active malgré la prédominance de la passivation engendrée par une détresse post-traumatique.
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