Résumé :
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La psychanalyse créée par Freud, et prolongée aux États-Unis par l’ego-psychology, s’était proposé, à l’origine, de replacer sous l’autorité du conscient ce qui nous commande à partir de l’inconscient. Thomas H. Ogden, avec cette nouvelle série d’essais, élargit considérablement la focale. Dans Cet art qu’est la psychanalyse (Ithaque, 2012), il y voyait plutôt un moyen de rêver des rêves inrêvés. Il franchit ici un pas décisif: c’est bien plus encore, c’est le moyen de vivre des vies non vécues. On observe ainsi le grand analyste californien se détacher peu à peu du modèle classique d’une cure fondée sur l’association libre et orientée sur la connaissance de soi, et en appeler à une psychanalyse «ontologique», orientée sur l’être et son devenir.Dans ce cheminement, il s’appuie sur Bion et Winnicott, dont il nous livre ici encore des exégèses subtiles. Mais il s’aventure aussi à interroger ce qui fait qu’on devient analyste, ce qui advient à l’être de quelqu’un dans ce nouveau mode de fonctionnement psychique et à quel point la transformation en question ne se laisse pas réduire à un simple changement «épistémique». À sa façon toujours hautement personnelle, il examine après-coup par quoi, lui, il est passé à cet égard.
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