Résumé :
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Il est injustifiable et dommageable que l'histoire de la morale –; celle des mœurs, plus que celle des professeurs –; ne soit même pas enseignée dans les Universités catholiques et d'État. Le dialogue est à peine amorcé entre la théologie, spécialement l'éthique, et les sciences de l'homme. Ces deux graves lacunes empêchent de distinguer l'invariant des variants culturels et bouchent l'avenir vers une morale plus fidèle à l'Évangile et à l'homme existentiel. Aux yeux de l'historien, la morale " traditionnelle ", classée comme " chrétienne ", est un accident historique de l'Occident survenu à la fin du XIVe siècle. Pour se libérer de cette morale du Devoir, légaliste, autocitative et névrotiquement culpabilisante, l'auteur propose ici de retrouver tout à la fois la tradition chrétienne antérieure, une meilleure fidélité au Nouveau Testament et à l'homme tel qu'il est, notamment tel que le découvre la psychanalyse. Tout homme cherche le bonheur, le plaisir de vivre, et n'y parvient jamais totalement et durablement. C'est en partant de ce dynamisme et de ce manque qu'une morale peut être fondée. Elle a pour but d'humaniser et d'évangéliser ce désir du plaisir, moteur de l'agir humain. Morale libératrice, vécue et attirante, mais qui a ses lois, de sévères exigences et son échelle de valeurs : " Dis-moi où tu trouves –; ou rêves de trouver –; ton plaisir de vivre, et je te dirai qui tu es. " Le Père Albert Plé, dominicain, fondateur du " Supplément de la Vie Spirituelle " qu'il a dirigé jusqu'en 1974, l'un des membres fondateurs de l'Association des théologiens pour l'étude de la morale, prolonge ici ses études antérieures sur " Freud et la religion ", " Freud et la morale ", toutes deux parues dans la collection " Avenir de la théologie ".
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