Résumé :
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Parmi les obstacles rencontrés sur leur chemin par les historiens de la psychiatrie en France, j’en évoque ici trois. Des années 1960 aux années 1980, pour les principaux auteurs, l’histoire de la psychiatrie tient un rang subalterne soumis à des lois sociologiques ou philosophiques. À partir des années 1990, ils combattent pour conquérir une place légitime dans la « grande histoire ». Enfin, j’attire l’attention sur des enjeux financiers méconnus du cadre législatif. D’après la loi de 1838, les hôpitaux psychiatriques sont financés par les départements, qui votent des budgets les plus faibles possibles. Un schéma analogue est en place pour les hôpitaux généraux, dont les budgets sont surveillés par les communes jusqu’en 1941. L’échec des asiles s’inscrit dans une politique nationale d’ensemble : jusqu’à 1945, l’État ne vote de crédits pour aucun établissement de santé. Le « carcan » financier des hôpitaux psychiatriques n’est levé qu’en 1968, et la réforme de la psychiatrie date de 1972, de sorte que de 1945 à 1972 les hôpitaux généraux connaissent une forte croissance, à la différence des hôpitaux psychiatriques. En 1973 a lieu la crise pétrolière, et le contrôle des dépenses de santé commence.
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