Abstract:
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En tant qu’expérience psychique, l’exil renvoie à une indétermination d’appartenance et de destin. Même s’il n’est appréhendé que sous l’angle de la migration, l’exil engage les signifiants fondamentaux du sujet, bouleverse les liens aux autres, remet en jeu la question des origines, réinterroge le sens qui est au fondement des actes de transmission et donne une nouvelle direction à la transmission entre générations. En conséquence, l’interculturation des enfants d’immigrés ne peut être envisagée sans prendre en compte les représentations éducatives des parents, le contenu des transmissions familiales, et en même temps les effets de la socialisation la plus large. Trois situations données en exemple démontrent que l’expérience familiale comme le contexte de la socialisation contribuent à la construction de trajectoires singulières, certes marquées par les expériences d’exil des parents, mais également forgées dans une très large mesure par les opportunités d’adaptation-intégration disponibles. Tout indique que le processus de la transmission des mémoires de l’exil n’est pas toujours explicite et qu’il se nourrit par ailleurs des expériences de socialisation dans une société « catégorielle » ayant un rapport difficile à l’immigration.
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