Résumé :
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À travers les récits familiaux de deux petits-enfants, l’auteure analyse quelques traces laissées par les catastrophes qui ont émaillé le XXe siècle. Les Amnésiques « C’étaient seulement des Mitlaüfer, ils marchaient avec le courant » de G. Schwartz révèle la participation des Mitlaüfer dans l’émergence des crimes nazis et l’après-coup de cette tragédie dans divers pays selon leur travail respectif de culture. A. Lecoq se demande si l’hyperindividualisme, le fractionnement de la pensée, le non-respect de la loi, la solidarité et les démocraties bafouées actuels ne feraient pas partie de l’héritage de ces catastrophes.
Le Ghetto intérieur de S. Amigorena raconte le silence transgénérationnel qui blanchit toute trace d’un drame impensable, jusqu’à ce que l’auteur, par l’écriture, sorte lui-même de ce silence pour mettre en mots la souffrance indicible de son grand-père, lequel ne pouvait penser le trajet de sa mère du ghetto aux douches de Treblinka sauf en cauchemar. A. Lecoq insiste sur la transmission de la trace, même par la voie négative du silence.
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