Résumé :
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La souffrance psychique, maladie ou mal-être, est liée à l'humaine condition. Toutes les sociétés lui ont donné des interprétations et ont mis en place des pratiques et des prescriptions à prétention scientifique (thérapies) ou en relation avec les croyances et les religions (cures). Derrière leur grande diversité, voire leurs divergences affirmées, les techniques utilisées recourent, explicitement ou non, à des procédés comparables, et les effets de guérison ou de soulagement relèvent de processus communs. Partant de l'hypothèse que la souffrance correspond à une perte du sens de l'existence, l'auteur interroge les divers procédés mis au point pour soulager le sujet. Comment les pratiques thérapeutiques qui visent à dépasser la souffrance, quels que soient leurs référentiels, restituent-elles un cadre signifiant pour la personne en peine ? Quels liens peut-on établir entre les états modifiés de conscience induits, le phénomène de la croyance, la restructuration psychique et éventuellement physiologique ? Au carrefour de la psychopathologie, de la psychologie sociale et de l'anthropologie, cet essai plaide pour une approche pluridisciplinaire en sciences humaines, qui tienne compte de l'interdépendance, pour tout sujet, du psychique, du social et du physiologique, la souffrance et ses modes de recours en étant une illustration.
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