Résumé :
|
Freud s’est toujours méfié de la quantité, tant au point de vue économique que dynamique. Comme si les contre-investissements ne suffisaient plus. Qu’en est-il en « art » lorsque la somme d’excitations ne semble plus gérable ? Et que le pare-feu apparaît débordé ? Le quantitatif dans quatre œuvres contemporaines devrait éclairer la question : Julia Judet et une inspiration à tout-va, soudain gravement essoufflée ; Lene M. Fossen et les limites du décharnement ; Anselm Kiefer et un monumental qui se nie en tant que monument ; enfin, l’installation en cire d’Urs Fischer Untitled 2011, immense bougie placée en 2022 dans l’ancienne Bourse du Commerce à Paris et à laquelle chaque matin on boute le feu jusqu’à épuisement du matériau. Dans ces efforts de construction, verra-t-on les Vanités du xxie siècle ? Le triste échec d’un quantitatif marquant la ruine du qualitatif classique ? Une violence fondamentale habile à porter le dénigrement à son maximum et à faire basculer l’art en des grimaces dérisoires ? La logique de la quantité ne peut que rappeler le Rhinocéros de Ionesco faisant écho à la « colonne en marche » de Clausewitz et à la « haine » décelée par Hannah Arendt, lorsque le « vide de la pensée » est partout !
|