Résumé :
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Avec la mise en place de l’hégémonie néolibérale, apparaît une nouvelle forme de subjectivation, celle de l’homme sadien. Cette nouvelle figure vient se soumettre à un idéal de toute-jouissance, porté par un Autre sadique et impitoyable. Celui-ci conduit le sujet à intérioriser les lois néolibérales et à devenir « entrepreneur de soi-même », tel que Foucault l’a défini dans ses œuvres. Mais comme nous pouvons le voir à travers des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, reprises et analysées par l’avocat Bernard Edelman, la distinction entre sujet et objet de jouissance est moins nette qu’auparavant. Cela aboutit finalement à un fonctionnement entrepreneurial qui agit en permanence sur le sujet, le maltraite et le soumet à une autorité inarrêtable. Ce rapport de pouvoir, et le néolibéralisme plus largement, est particulièrement adapté aux névrosés obsessionnels, comme nous avons pu le voir dans nos rencontres cliniques.
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