Résumé :
|
Les mutations des sociétés actuelles et du lien social entraînent vers une nouvelle forme de religiosité davantage à l’image de la modernité. De ce fait, la jouissance tend à devenir une nouvelle loi. L’hypothèse de ce travail de recherche émerge de l’intérêt porté au paradoxe que soulèvent les liens entre la jouissance du crime et la jouissance mystique. L’objet de cet article est de démontrer en quoi la jouissance à l’œuvre chez le sujet accomplissant le djihad, témoignerait d’une jouissance Autre en tant qu’envers de la jouissance mystique, l’objectif étant d’analyser les jouissances à l’œuvre dans ces actes criminels. Ainsi, là où la jouissance mystique dérive d’un amour de l’Autre et pour l’Autre dans un abandon divin, chez le djihadiste l’envers de celle-ci relève d’une haine de l’autre et pour l’Autre. Le djihadiste martyr aliéné au désir de l’Autre et à sa jouissance illimitée passe par son corps et celui de l’autre afin de satisfaire la demande féroce de son Dieu. Par son autosacrifice radical, il fait rupture dans le lien social et se fait en même temps sacrifiant et sacrifié.
|