Résumé :
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Le téléphone a permis la continuité du travail psychique de nombreux analysants pendant les confinements, notamment pendant celui de mars 2020 dont les possibilités de sorties étaient très restreintes et le contexte particulièrement anxiogène face à la situation inédite. Si les séances au téléphone ont introduit des variantes contextuelles inhabituelles (lieu élu pour la séance, mode de communication, l’absence des corps de l’analyste et de l’analysant, paiement par virement ou envoi postal), le référentiel théorique et technique s’inscrivait du côté de la permanence. L’article s’appuie sur la clinique des séances téléphoniques successives de plusieurs analysants, enfants, adolescents, adultes, jusqu’au déconfinement. La situation psychanalytique ainsi réinventée, a favorisé le processus inconscient, particulièrement teinté par les circonstances. Aussi, le niveau d’élaboration psychique était riche et les avancées notables, probablement par l’effet de réel, auquel la pandémie a confronté la population. Lors du déconfinement, certains ont préféré différer le retour en présentiel, mais les séances téléphoniques ne semblaient plus produire le même investissement psychique. Enfin, les rendez-vous à distance n’ont pas convenu à tous, puisque quelques-uns ont temporairement interrompu leur travail personnel. Pour les autres, la voix et ses silences ont été propices à la mobilisation du désir dans le transfert. Ici, la notion de continuité nous intéresse et interroge la présence ou l’absence des corps dans le processus analytique.
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