Résumé :
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Le présent article délimitera les interfaces entre la psychanalyse, l’histoire et la littérature, provoquées par l’idée que le paysage du sertâo brésilien, décrit par les récits historiques et littéraires du Brésil au milieu de la deuxième décennie du XIXe siècle et du début du XXe siècle, formalise une sorte de visage-paysage analogue à celui que nous trouvons dans les descriptions faites par les sujets mélancoliques de leurs environnements affectifs présents dans leurs relations inaugurales de vie. Il vise également, à travers une recherche théorique et bibliographique, à démontrer l’actualité des propositions freudiennes de 1915/1917, présentées notamment dans le texte « Deuil et Mélancolie », comme aussi ses conséquences pour une théorie de la culture. Nous comprenons que la mélancolie peut être comprise comme une figure qui met en jeu les luttes pour délimiter des espaces imaginaires de frontières Moi-Autre dans une tentative belliqueuse de dénoncer les impostures identitaires, dans la croyance en une vérité à assurer dans le langage. Nous signalerons, à la fin de l’article, les conséquences pour le travail analytique de la position stratégique prise dans la mélancolie, à partir du visage-sertâo. Avec la fonction de délimiter les frontières du Moi-Autre, le travail analytique semble suivre, sous la forme de ce qui avait été indiqué par Freud en 1913, comme une description de paysages, avec une sincérité aiguë, configurant une sorte de texte imagé, caractérisé par la formalisation minutieusement descriptive d’un scénario, à la recherche du mot exact qui annulerait sa valeur polysémique.
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