Résumé :
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Le paysage, production imaginaire bien cadrée, est une métaphore utile de l’interprétation en psychanalyse qui permet de situer le travail sur la représentation et ses transformations. Dans le champ de l’exclusion, où le rapport entre le réel et sa représentation est toujours instable, un travail qui précède l’organisation imaginaire du paysage est nécessaire pour accéder à la relation thérapeutique. C’est à partir de la démarche de Deligny que nous proposons une approche clinique dans le champ de l’exclusion : établissant des repères cartographiques référés à la contingence des mouvements des individus. Ces repères organisent la relation de l’individu à son territoire en deçà du registre représentationnel et nous permettent de suivre les émotions esthétiques susceptibles de faire advenir une représentation. Cette découverte de réalités nouvelles issues de la contingence permet d’échapper à une relation immuable à l’environnement. Ce travail sur l’image, dans lequel on crée des repères du quotidien pour que des objets puissent prendre forme afin d’accéder à un paysage, a un effet ré-humanisant dans ces conditions extrêmes, si l’on accepte que ce qui constitue la spécificité de l’Humain est sa capacité de rêver, de construire un monde à partir d’une l’illusion.
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