Resumen:
|
À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation des textes phénoménologiques : être dans le paysage de l’autre, ou être dans le même paysage. Se faire le lieu d’adresse de l’autre, c’est se situer dans son discours, dans son paysage, dans sa réalité. À partir de là, l’auteur de cet article s’attache à développer la dimension spatiale du transfert liée à l’habitation langagière (Lacan) et propose de comprendre ce paysage du transfert comme l’articulation borroméenne de trois dimensions : l’appropriation de l’espace témoigne des enjeux moïques (Imaginaires) liés aux phénomènes de territorialisation voilant le Réel de l’espace (I/R); l’investissement (Besetzung) de l’espace repose sur la capacité à repérer des discontinuités (Symbolique) et à les articuler entre elles au-delà de leur valences narcissiques (S/I); et enfin la production de l’espace repose sur une part opaque, perdue, a-topique (Réel) autour de laquelle se structure l’espace symbolique (R/S). Le paysage transférentiel noue ces trois dimensions. C’est en cela que la pratique analytique est au sens strict une écologie : à la fois faite de discours à partir de l’habitat langagier (oïkos, maison, habitat - logos : discours) mais aussi devoir éthique de mesurer les effets de son acte dans le paysage dans lequel l’analyste est inclus.
|