Résumé :
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Shakespeare n’a eu de cesse de questionner quelle était la « Nature » de l’Homme. À travers la question de l’antisémitisme, peut-on voir dans Shylock, le « Juif », une « figure du Mal » ou le révélateur du Mal ? La « mélancolie » d’Antonio, « Le Marchand de Venise », et la quête identitaire qu’elle sous-tend, font osciller tout au long de la pièce les problématiques de l’Être et de l’Avoir, en désignant Shylock comme seul susceptible de pouvoir combler le manque d’Avoir, mais aussi le manque d’Être chez Antonio. Le manque fondamental, inhérent à l’Être Humain, renvoi aux pertes fantasmatiques de la complétude originelle et de son paradis perdu, points d’appui dans la construction identitaire et ses impasses psychopathologiques (conduites de dépendances, etc.). Face au « refus de la complexité psychique » engagée dans cette construction identitaire, le « Mal » vient alors parfois comme « solution ». La pièce de Shakespeare en témoigne et conclut cette « tragédie » de l’Être par la « comédie » humaine comme condition d’existence.
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