Résumé :
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Une dimension passionnelle peut prendre une place considérable dans un traitement psychanalytique. L’auteur l’envisage comme expression de noyaux mélancoliques en lien avec des zones traumatiques du psychisme. La réflexion poursuivie au décours d’une cure difficile l’amène à envisager deux temps dans l’élaboration et la transformation de cette dimension passionnelle. Dans un premier temps, il s’agit d’y survivre, c’est-à-dire à la fois d’éviter de s’y soustraire – dans la mesure où s’y engager avec la patiente est nécessaire pour accéder aux noyaux traumatiques – mais évidemment aussi de résister aux effets du clivage puissant qu’installe la sexualisation du mouvement passionnel. Dans un second temps, lorsque la dimension passionnelle s’est estompée, il s’agit pour l’analyste d’être encore davantage présent, d’éviter un retrait défensif, face à l’effraction des noyaux traumatiques, qui prennent souvent la forme d’un effondrement mélancolique. En effet, la douleur massive, intolérable, qui accompagne la résolution de la passion nécessite que l’analyse (re)trouve une capacité de s’engager davantage encore dans l’affrontement d’une véritable régression à la dépendance, et d’y répondre dans le registre de la préoccupation maternelle primaire.
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