Résumé :
|
En s’appuyant sur le recours de Freud aux notions de fantasme, de souvenir-écran et de construction, le présent article problématise le travail de « fictionnalisation » du traumatique sur lequel se basent les effets de l’intervention de crise, pour discuter l’importance du travail psychothérapeutique qui devrait faire suite à ce type d’interventions. Le cas d’une jeune femme dont la souffrance somatique s’organisait autour de la fiction créée dans l’intervention de crise proposée immédiatement après une agression sexuelle permet ici l’analyse d’une telle fiction, mais aussi les difficultés qui en découlent. Le travail de mise en récit de l’expérience traumatique, associé à la notion de construction, et la valeur discursive de la fiction sont discutés dans l’analyse de ces deux niveaux différents d’intervention, chacun nécessaire dans l’approche du traumatique. La valeur discursive de la fiction est enfin discutée lorsque l’auteur, situant le récit dans le même registre que le rêve, précise les dimensions poétiques et narratives de la construction faite dans l’intervention de crise. L’accent est ici mis sur la psychothérapie de long terme, qui suit l’intervention de crise, et la fonction du transfert dans le repérage des aspects de la construction fictionnelle destinés à protéger le sujet, et ceux qui l’empêchent de continuer à évoluer.
|