Résumé :
|
L’avènement du zéro opératoire, au VIe siècle en Inde, fut un événement qui a transformé de fond en comble les opérations de comptage. Quelles en furent les conséquences pour un savoir des modalités de comptage de l’inconscient, c’est ce que Lacan tenta de résoudre. Déchiffrer les formations de l’inconscient, c’est reconnaître que le nombre démontre la puissance combinatoire de celles-ci (par exemple, celle de la condensation et du déplacement), affirme Lacan dès 1953. Tout au long de son œuvre, il associe le nombre à son approche du réel de l’inconscient comme savoir. Il rend compte de la nécessité d’une comptabilité spécifique des formations de l’inconscient. Il introduit dans ses calculs de nouveaux rapports aux nombres, tel le +1 pour le sujet et le nombre d’or auquel il identifie l’objet a. En même temps il récuse l’appellation de nombre pour le Un qu’il désigne comme « signifiant de l’inexistence » du sujet et dont il démontre la bifidité. Selon Lacan, tirant une leçon du nœud borroméen, le nombre un commence à trois. D’une façon générale il privilégie certains nombres en leur donnant une valeur algorithmique et il conclut que l’inconscient ne compte pas au-delà de six.
|