Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | Compter, au-delà du mur. Une question de Lacan à Michel Foucault (2022) |
Auteurs : | / Emmanuel KOERNER |
Dans : | Essaim (n° 49, 2022) |
Article en page(s) : | pp. 7-19 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | FOUCAULT, Michel. - Les mots et les choses (1966) ; LACAN, Jacques ; Psychanalyse et peinture ; Nombre ; Épistémologie |
Résumé : |
Lorsque Michel Foucault est venu assister au séminaire de Lacan, le 18 mai 1966, il s’agissait des Ménines de Vélasquez, tableau que Foucault lui-même avait commenté au premier chapitre de Les mots et les choses. Évoquant l’ouvrage avec éloge, Lacan pose une question : au-delà des limitations du système dans la pensée à une époque donnée, y a-t-il ou non, à toute époque, des problèmes qui se sont posés toujours structurés de la même façon à l’être parlant, par exemple la question de l’essence de la vérité ? Sans détour métaphysique, ne peut-on pas le saisir « plus directement » ?
Parmi les chapitres de Les mots et les choses (représenter, parler, échanger…) Lacan observe qu’on n’y trouve pas compter (le nombre, l’algèbre, la topologie). La géométrie projective de Desargues ne saurait figurer dans les schémas foucaldiens. Or, c’est elle qui permet de dépasser l’étude descriptive des Ménines par Foucault, permettant d’inscrire le lieu topologique du petit a regard, le tableau se révélant alors représentant de la représentation. Michel Foucault, silencieux, ne dira rien de la question à lui posée. Mais celle-ci est reprise six ans plus tard (…ou pire), à partir des écrits de Vinci. Sur les murs, il y a des taches de moisissure, éveillant l’imagination pour y trouver des figures. Il y a les ravinements pour la parole et les discours. Il y a la vie (moisissure) et tout ce qu’elle contient. Mais tout cela est écran pour le réel au-delà du mur, le réel du nombre, de l’algèbre, des fonctions et de la topologie, dépourvu de sens. La science est le seul discours qui se tienne derrière le mur. Là est le compter. Nous sommes au-delà des formes de l’épistémè foucaldienne, dans le réel impossible, l’intransgressible. C’est à partir de ce réel qu’est posé par Lacan l’intransgressible des formules de la sexuation. Ce clivage du mur n’est pas sans résonances dans le contexte actuel des débats sur le genre, où il se trouve que Foucault sert en partie de caution. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
20021558 | K04-3 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |