Résumé :
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« Lisez, relisez Freud : vous aurez bien du mal à trouver une seule page où, de quelque façon, il ne soit pas question du langage, sous l'un ou l'autre de ses aspects : de la langue au texte, du lapsus au jeu de mots, de la lettre au sens - en passant, inévitablement, par cette étrange notion de sens littéral, qui fascine Freud. L'inconscient, en somme, a partie liée avec le langage. Comment, à vrai dire, en irait-il autrement, si la psychanalyse est bien cette « cure par la parole» que désignait, dès 1881, Fraülein Anna O.? Ainsi se trouve nécessairement posé le problème des relations entre les concepts de la linguistique et ceux de la psychanalyse. Ce sont jusqu'à présent surtout les psychanalystes qui l'ont abordé, à leur façon. Il est examiné ici par un linguiste. Deux voies d'accès sont systématiquement explorées : celle, d'abord, du signe et du symbole, où l'on assiste à la rencontre - manquée? - de Freud, de Saussure et de Hjelmslev. Et puis celle du signifiant, où l'on voit revenir Saussure, cette fois escorté par Lacan. Mais Freud n'est pas loin : car la théorie lacanienne du signifiant s'enracine non seulement dans le Cours de Saussure, mais aussi dans la Métapsychologie et dans la Correspondance de Freud avec Fliess. Essayer de démêler ce nœud, ce n'est rien d'autre que de tenter une lecture de l'aphorisme lacanien « l'inconscient est structuré comme un langage». »
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