Résumé :
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Dans Des mots qui restent, Nurith Aviv filme particulièrement la perte des langues juives telles que le judéo-libyen, le judéo-arabe, le judéo-persan, le judéo espagnol, la hakétia, soit la perte des langues de l’origine. Des mots, entendus le plus souvent dans la bouche des grands-parents, disparus parfois avec eux, ressurgissent à la faveur de parcours singuliers des descendants, dans une autre langue, une autre vie. Nurith Aviv cherche à mener, en douceur, les interlocuteurs du film au refoulé de leur histoire. Pour reprendre une métaphore de l’inconscient, on peut dire qu’elle les fait passer de l’ombre à la lumière. Les six histoires racontées sont marquées d’une brèche faite soit après une disparition ou un départ en exil des ascendants, soit après un voyage nécessaire par la force des choses ou une contrainte de partir liée à un traumatisme. Le film commence avec la force des lettres hébraïques, puissance d’un alphabet qui a servi à l’écriture de dizaines de langues juives. Il se termine par la force pulsionnelle de la parole, jusqu’aux sonorités inarticulées de la voix.
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