Résumé :
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L’usage de plus en plus étendu des manuels statistiques des troubles mentaux, l’expansion mondiale d’une notion appauvrie et appauvrissante de la schizophrénie, ont conduit à une dégradation de nos connaissances cliniques qui fausse les termes du débat concernant le phénomène hallucinatoire. Le présent travail représente avant tout une tentative de renouvellement de la question de l’hallucination psychotique qui veut restituer la profondeur clinique de ce phénomène. Notre réflexion se déroulera en deux temps. Pour rappeler les véritables coordonnées du problème, il nous est apparu nécessaire de revenir au repérage clinique de la psychiatrique classique française. Dans cette première étude, il s’agira de présenter le tableau clinique d’une forme particulière de l’Automatisme Mental : la dépersonnalisation hallucinatoire. L’approfondissement du syndrome à partir d’un cas nous permettra de dégager la structure du tableau clinique et d’introduire à son diagnostic différentiel au regard du syndrome de dépersonnalisation au sens traditionnel. Cette réflexion nous introduira à l’articulation intime du phénomène hallucinatoire qui montrera que, contrairement à un a priori traditionnel, sa consistance n’est pas sensorielle, mais logique, syntactique et subjective. La deuxième étude, qui sera publiée indépendamment, proposera une interprétation psychopathologique du cas présenté ici qui, en conceptualisant le rapport du phénomène hallucinatoire avec la subjectivation délirante, nous introduira dans le débat contemporain concernant la pathogénie des psychoses.
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