Abstract:
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L’exceptionnelle trajectoire de vie de Jeanne d’Arc est totalement dictée par ses voix hallucinées. Les voix tiennent également une responsabilité conséquente dans sa mort sur le bûcher. Derrière les voix saintes, déclinaisons multiples d’une voix encadrante positive et totipotente, jaillissent des fonctions intermédiaires médiatrices qui permettent lors du passage adolescent johannique une autocréation identitaire inédite de Jeanne la Pucelle en Jeanne d’Arc. Halluciner les voix c’est figurer un impensé intolérable et extérioriser un contenant qui offre l’opportunité de s’autocréer. Les voix hallucinées servent la fabrique d’une autoreprésentation originale et partageable cumulant toutes les qualités de l’objet saintes investi narcissiquement. Cette fabrique est rendue possible par la relation d’objet suffisamment bonne qu’offre la voix.
La voix contenant et contenu est une projection, une figuration externalisée du fantasme du chevalier idéal prêt à s’autosacrifier pour sa cause juste.
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