Résumé :
|
L'argument phylogénétique dans la métapsychologie de l'angoisse chez Freud.
La théorisation freudienne de l'angoisse a traditionnellement été considérée comme étant fondée sur des catégories nosographiques (névrose d'angoisse, hystérie d'angoisse) ou bien encore sur la relation entre angoisse et refoulement (première et deuxième théories de l'angoisse). Tandis que ces types d'approche ont permis d'identifier certains jalons dans le développement du concept d'angoisse, ils ont également contribué à obscurcir la pertinence accordée par Freud à l'argument phylogénétique. Les auteurs de cet article passent en revue le contexte historique et conceptuel des principales références de Freud relatives à l'évolution (Lamarck, Darwin, Haeckel, Weismann), et analysent ensuite leur présence et fonction dans l'œuvre de Freud, en particulier dans sa conception de l'angoisse. Ils montrent que, quand bien même certaines des références relatives à l'évolution deviendraient-elles obsolètes vers la fin du XIXème siècle, elles ont joué un rôle si important dans l'œuvre de Freud, que ce dernier n'a jamais cessé de les défendre. En ce qui concerne l'angoisse, bien que Freud n'ait pas livré complètement son hypothèse métapsychologique concernant une telle logique phylogénétique, cette perspective imprègne ses écrits et se révèle être fondamentale quant au développement des concepts d'angoisse névrotique/angoisse devant un danger réel/et angoisse automatique/signal d'angoisse.
|