Résumé :
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Des travaux de Franz Kaltenbeck sur des écrivains (en prolongement de ceux de Lacan, mais qui questionnent les failles ou les incomplétudes de la théorie du sinthome) se dégage le concept d’écriture mélancolique, appliqué à des œuvres du XIXe et du XXe siècle. Nous nous demanderons si un questionnement analogue est applicable à deux célèbres écrivains qui discourent à perte de vue sur un état d’infinie détresse et de dégoût de la vie, l’un vraiment ancien, Ovide, l’autre contemporain des plus anciens cas envisagés par Kaltenbeck, Kleist et de Nerval, Leopardi. L’ambivalence de leur relation à l’objet perdu, le sentiment qu’ils expriment d’être déjà morts, et le rôle à la fois vital et mortifère qu’a chez eux l’écriture, autorisent de les attirer dans le champ de cette réflexion, et le contexte politique et historique où ils vécurent rend vraisemblable l’hypothèse d’une structure mélancolique au sens de la psychanalyse.
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