Résumé :
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Dans Deuil et mélancolie, Freud parle du suicide mélancolique sans évoquer directement le crime, même s’il rappelle qu’un suicide visait toujours quelqu’un d’autre. L’écriture mélancolique de Franz Kaltenbeck ouvre des pistes sur le crime mélancolique, d’abord à partir de sa lecture freudienne de la distinction entre « l’autre personne » et l’objet perdu, qui débouche sur une analyse renouvelée du rôle mortifère du double – il s’en sert, par exemple, dans les cas de Kleist ou de Stifter, qui ont entraîné des proches dans la mort. Ensuite, un passage de L’infinie comédie de David Foster Wallace, où un personnage parle de la mélancolie psychotique, lui évoque le rêve annonciateur d’un détenu qui avait poignardé sa femme et son fils. Je m’appuierai sur les apports de son ouvrage, nourri d’ailleurs de son expérience criminologique, pour interroger les termes de « tornade » ou de « tourbillon » et leur rapport à l’impossibilité de la séparation chez certains écrivains mélancoliques, à partir d’un exemple de crime mélancolique et des réflexions du psychanalyste Imre Hermann sur le cramponnement.
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